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Pendant des siècles, des gens ont été brûlés sur un bûcher, étirés à mort ou torturés pour ne pas être catholiques romains. Mais, si les recherches publiées par le Vatican sont exactes, l’Inquisition n’a pas été aussi mauvaise qu’on pourrait le penser.

Selon les documents des archives du Vatican relatifs aux procès des juifs, musulmans, cathares, sorcières, scientifiques et autres non-catholiques en Europe entre le XIIIe et le XIXe siècle, le nombre de personnes tuées ou torturées pour se confesser pendant l’Inquisition était bien inférieur à ce que l’on avait cru.

 

Selon les estimations

Le nombre de personnes tuées par l’Inquisition espagnole, autorisée par Sixte IV dans une bulle pontificale en 1478, se serait situé entre 30 000 et 300 000. Certains historiens sont convaincus que des millions de personnes sont mortes.

Mais selon le professeur Agostino Borromeo, historien du catholicisme à l’Université Sapienza de Rome et conservateur de l’ouvrage de 783 pages publié hier, seulement 1% des 125.000 personnes jugées par les tribunaux ecclésiastiques comme hérétiques présumés en Espagne ont été exécutés. D’autres experts ont déclaré hier à des journalistes au Vatican que parmi les milliers d’exécutions traditionnellement attribuées à l’Eglise, beaucoup étaient en fait le fait de tribunaux non religieux.

Ce que l’Église a commencé comme un processus strictement réglementé, dans lequel la torture n’était autorisée que pendant 15 minutes et en présence d’un médecin, a échappé à tout contrôle lorsque d’autres organismes étaient impliqués. L’Église ne nie pas sa responsabilité pour les atrocités commises par les catholiques en son nom. En 2000, le Pape s’est excusé publiquement pour la « violence » inutile utilisée.

Mais il ne tient pas à se repentir des péchés que le Vatican peut prouver qu’il n’a pas commis. « Avant de demander pardon, il est nécessaire d’avoir une connaissance précise des faits », a-t-il écrit dans une lettre publiée hier, dans laquelle il exprime sa « forte appréciation » de la recherche.

 

« L’image de l’Inquisition représente presque le symbole du scandale », écrit-il !

Le cardinal Georges Cottier, théologien du Vatican, a dit : « Vous ne pouvez pas demander pardon pour des actes qui n’existent pas. »

Les historiens européens et nord-américains fouillent les archives depuis une conférence du Vatican sur l’Inquisition en 1998.

Leurs découvertes confirment les théories récentes de certains historiens indépendants selon lesquelles l’Inquisition espagnole a été exagérée pour devenir une sorte de légende.

L’histoire des écoles européennes est remplie d’images de torture utilisées pour forcer des hérétiques à avouer en Espagne, en France, en Italie et au Portugal.

Le pape Grégoire IX institua l’inquisition papale en 1231 pour l’arrestation et le jugement des hérétiques, d’abord les cathares.

Les inquisiteurs cherchaient ceux qui avaient des croyances hérétiques cachées ainsi que quiconque lisait des livres interdits ou enseignait des croyances non-catholiques.

En 1633, le scientifique italien Galilée fut emprisonné pour avoir exposé la théorie copernicienne selon laquelle le Soleil est le centre de l’univers et la Terre tourne autour de lui. La théorie a été formellement déclarée hérésie. Galileo est mort en résidence surveillée.